

La sauvagesse au chien bleu
Peinture brodée, acrylique, fil à broder en coton, 180x152cm, 2025
Cette composition met en scène une "femme sauvage" figure archétypale, au corps brodé de poils, ainsi q'un chien bleu. Elle est inspirée d'une gravure de 1466, de maître E.S représentant une sauvagesse à la Licorne, à la licorne j'ai préférée le chien.
Cette œuvre, s'inscrit dans une recherche menée sur le phénomène des Aboyeuses, et plus globalement la frontière entre "civilisation" et "sauvagerie", dans le cadre de métamorphose réelles ou imaginaires d'humaines en animales. La figure de la femme sauvage se retrouve tout au long du moyen-âge avant de devenir un objet d'étude comparatif pour les Lumières, puis à l'époque actuelle un archétype développé en psychologie, ainsi qu'une figure réappropriée par l'écofémisinme ou encore héroïne de la fantasy.
Si les représentations d'hommes et femmes sauvages pullulent au Moyen-âge, ces personnages sont loin d'être uniquement fictionnels. Diverses archives attestent la rencontre et la capture d'humains sauvages, potentiellement des aliénés s'étant réfugiés dans les bois. Une fois capturés, ils sont exhibés, comme des bêtes ou semi-hommes dont l'état de régression fait croire qu'ils ont perdus ou ne possédaient pas la raison. La femme sauvage légendaire trouve ses sources dans des figures mythologiques, telle que la déesse Artémis. Cet archétype est ambivalent; elle oscille entre une féminité primitive, nourricière, maternelle et positive, et une dimension monstrueuse, due notamment à son aspect poilu, et sa position marginale. Ses attributs virils (pilosité, force, indépendance,...) sont diabolisés par les dogmes de l'église. Figure subversive et fascinante, elle est l'objet de nombreuses représentations au cours des siècles et apparait aussi comme déguisement dans le contexte des fêtes de carnaval.



